Lecture Françoise

14/7/2025

Atelier Lectures MGENlundi 30 Juin 2025

 

« La longe »Sarah Jollien-Fardel (éd. Sabine Weispither )

Ce deuxième roman, après « Sa préférée », a soulevé l’enthousiasme chez toutes les lectrices du groupe.

La narratrice revisite sa vie après la mort accidentelle de sa fille de 8 ans. Recluse, elle revient sur son enfance, sa rencontre avec Camil enfant, l’amour de sa vie, la mort de sa mère, ses deux grands-mères si différentes, son amour de la nature…Elle nous livre un récit émouvant et pudique dans un texte très « écrit » et une composition très travaillée. Elle alterne présent et passé à la recherche d’une cohérence à sa vie qui l’autoriserait à se reconstruire.

Elle chemine et interroge la maladie de sa mère, sa culpabilité vis-à-vis de sa fille non désirée, son amour pour son mari. Elle se heurte à « la contrainte » utilisée en psychiatrie pour faire tomber les résistances…Puis elle rencontre « les mots des autres », des auteurs les plus grands, qu’Hélène vient lui lire et qui vont« soigner » sa détresse et lui permettre de renouer le lien avec son entourage et le monde.

La lecture comme thérapie. Etre cloîtrée pour se sauver. Et l’amour de Camil toujours présent…

Un très beau texte.

Uvaspina        MonicaAcito        Ed. du Sous-Sol

Tout d’abord dérouté par le ton original et l’écriture baroque de ce roman, le lecteur se laisse vite charmer par le thème central de l’amour décliné ici sous de nombreuses formes  :amour donné, amour partagé, amour repris, amour volé…

On se laisse aussi surprendre par les personnages hauts en couleurs de cette folle famille improbable, aux échos detragédie grecque, et qui se révèle si attachante jusque dans ses outrances !

L’écriture, qui alterne des moments de grande beauté, très poétiques, et des passages très familiers, parfois même assez vulgaires, traduit bien la vision du monde proposée ici, qui «tord » les codes traditionnels du roman et bouscule les repères moraux habituels.

On se surprend aussi à savourer les très belles pages consacrées à Naples – ville plurielle comme le signale son nom tant en italien : Napoli - qu’en français ,et personnage à part entière dans ce récit.  

Une découverte surprenante et intéressante que ce premier roman d’une jeune autrice italienne, indéniablement à suivre….

 

Nos coups de cœur

Géographie d’un voyageur craintif      Luigi Farrauto   Ed. Arthaud

Rédacteur de guides de voyage, l’auteur- narrateur décide d’ignorer ses nombreuses phobies : les chiens, les serpents, le sang, le grand large, l’avenir, la mort, et nous entraîne dans des périples invraisemblables et des destinations insolites, où s’expriment tour à tour, outre sa grande curiosité, sa frayeur, son anxiété mais aussi l’entrain, l’euphorie, le ravissement et la joie attachés à ses explorations, dans une belle farandole teintée d’autodérision.

Il nous offre alors un récit d’une grande originalité.

 

L’inventaire des rêves      Chimamanda Ngozi Adichie     Ed.Gallimard

Roman choral où se croisent les récits de quatre femmes « noires » de naissance, cousines et/ou amies ; trois d’entre elles sont nigérianes, issues de familles aisées, et exercent des activités qui en font des femmes puissantes, en principe libres de leurs choix : écrivaine de voyage, avocate, banquière, mais toujours en quête de rêves intimes et sentimentaux alors qu’elles multiplient les expériences amoureuses malheureuses.

La quatrième apparaît au centre du roman ; guinéenne, femme de ménage chez l’une d’elles mais aussi dans un grand hôtel, sa mésaventure est inspirée de celle de Nafissatou Dialo et de l’affaire DSK.

Roman sur l’amitié, sur le statut des femmes« noires » dans des sociétés de « blancs », ce   texte fondamentalement féministe, souffre cependant de la multiplicité des thèmes abordés et effleurés dont l’exil, le racisme, le sexisme, la réussite sociale, le mariage, la maternité, le poids des traditions, etc.

 

Là où je me terre                Caroline Dawson       Ed. De l’Olivier  

Noël 1986, au Chili. Caroline alorsâgée de sept ans doit fuir avec sa famille la dictature de Pinochet. Ilstrouvent asile à Montréal comme « réfugiés politiques ».  

Caroline connaîtra alors les difficultés de l’exil et du déclassement social, apprendra à dépasser la honte d’avoir des parents désormais au service d’autres adultes souvent condescendants, se familiarisera avec le français, sa « nouvelle »langue, essaiera de gommer son exubérance hispanique en se fabriquant« une enfance assourdie ». Elle œuvrera avec détermination pour réussir selon le vœu de ses parents son intégration dans ce nouveau pays et deviendra une éminente sociologue québécoise.

 

 

« La dernière place » Negar Djavadi (éd. Folio )

Ce livre éclaire le contexte politique actuel entre l’Iran et les Etats Unis.

Il est construit autour d’un récit autobiographique où l’autrice nous raconte la mort de sa cousine, Niloufar, passagère du vol 752reliant Téhéran à Kiev via Toronto, le 8  Janvier 2020.  

Elle nous raconte aussi l’enquête menée par les familles des victimes pour déterminer l’origine des missiles qui ont fait 176 victimes.L’Etat a-t-il pu faire tirer sur son propre peuple ?

Cette catastrophe a eu lieu quelques jours après l’assassinat par les Etats Unis du Général Souleimani, numéro 3 du régime des Mollahs. L’Iran veut donc faire accuser les Etats Unis. La narratrice montre les tentatives de l’Iran pour se soustraire aux contrôles internationaux (boîtes noires) et les explications contradictoires face aux familles des victimes.

Ce traumatisme national est à l’origine du mouvement révolutionnaire qui s’est emparé de l’Iran à l’automne 2022.

 

« Moi qui n’ai pasconnu les hommes » Jacqueline Harpman

Ce livre a été publié en Belgique il y a plus de 30 ans. Il revient comme best-seller pour la jeune génération. Pourquoi ?

Il s’agit d’une dystopie : 40 femmes (dont une petite fille qui n’a rien connu du monde d’avant) sont enfermées dans une cage dansune cave. Un  évènement fait qu’elles réussissent à s’échapper sans savoir où elles vont. Elles découvrent d’autrescaves, d’autres cadavres…Nous avons accès au flux de pensée de la jeune fille frappée par l’absurdité de ce monde et qui se révolte.

A travers elle, nous prenons conscience de notre vulnérabilité face au néant qui nous guette.

C’est un livre très dérangeant mais très prenant. Du même auteur : « La plage d’Ostende »

 

« Sur l’île »Elisabeth O’Connor (poche)

L’histoire se déroule dans une petite île du Pays de Gallesen 1938. C’est une succession de petits chapitres. Un pêcheur de homards vit là avec ses deux filles. L’une d’entre elles a 18 ans et rêve d’ailleurs. Elle aimerait partir sur le continent et devenir professeur.

Une baleine va s’échouer et deux ethnologues vont venir écrire un livre où ils veulent étudier le mode de vie et le folklore de l’île. Ils demandent l’aide de la jeune fille comme traductrice du gallois à l’anglais. Elle va découvrir un autre monde et porter un autre regard sur le monde qui l’entoure…

Un roman tout en finesse.

 

« Le rêve dupêcheur » Hemley Boum ed Gallimard ( prix des 5 continents de laFrancophonie 2025 )

L’autrice, une femme camerounaise, interroge l’exil, la transmission, les liens invisibles entre les générations.

Son roman entremêle deux histoires, celle du petit fils Zachary et celle du grand père, Zacharias.

Zachary, le petit fils a quitté le Cameroun à 18 ans pour devenir psychologue clinicien à Paris. Alors qu’il semble installé dans une viede famille, il est rattrapé par son passé …

Quelques décennies plus tôt le grand père Zaccharias, pêcheur dans un petit village côtier du Cameroun, avait vu  sa vie bouleversée par l’arrivée d’une compagnie forestière et d’un mode de vie qui bousculait la tradition. Il rêvai td’une autre vie pour ses enfants.

Ces deux histoires s’éclairent mutuellement, entre mémoire et oubli, entre départ et fidélité aux origines, et proposent une tentative de réconciliation entre passé et présent.

 

«  Tata »Valérie Perrin

Le dernier roman de Valérie Perrin qui cartonne ! Des histoires de famille, des secrets dévoilés… Un roman pour l’été…pour la plage…

 

La date de notre prochain RV n’est pas fixée !

Mais nous pouvons lire : Un perdant magnifique de Florence Seyvos

                                              Trésor caché de Pascal Quignard et/ou Les jours heureux (Folio)

Bonnes lectures ! Bonnes vacances !

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